OK, fini le Tibet, je quitte aussi la route 318 (Shanghai-Chengdu-Lhassa-Katmandu, dans les 5500 kms, si je ne me trompe pas). La nuit est tombée sur Litang, je viens de manger dans un boui-boui et je pars sur ma nouvelle route. Je cherche un coin pour camper mais une bagnole qui passe s’arrête et banco pour m’embarquer à 200 kms. Je paie un peu. Excellent, sauf que les gars sont à moitié allumés, voiture tunning avec un gyrophare bleu, mais ca va le faire.
Minuit, je suis déposé dans la petite ville. Je cale le camp à coté d’un billard dans une petite rue. Et ouais, il y a toujours des billards dans le pays, les gens y jouent souvent. Le matin, j’ai du mal à savoir quelle route prendre et je ne comprends rien avec les locaux. Et patcho, je finis par capter : je ne suis pas où je pensais, j’ai zappé la route hier soir et je suis dans un autre bled. Entre Daocheng et Xiangceng, avec leur prononciation de dingue, la fatigue et tout et la difficulté de compréhension générale que j’ai avec les chinois, ce n’est pas toujours évident |
Je rectifie le tir rapidement et arrive enfin à Xianceng en milieu de journée. Il reste 200 kms pour Zhongdian (Changolila), sur la route principale 214 et où ca devrait aller bien ensuite pour Kunmimg. Je suis dans une campagne profonde, faite de collines et de petits bleds. Je me fais encore embarquer sur une autre route mais ca devrait être bon par ce chemin aussi on me dit. Bref, je me demande comment j’arrive à avancer en stop dans le coin, c’est complètement paumé. En revanche, la région est magnifique: verdure, rivières, petits villages avec de superbes baraques : grandes, blanches et décorées. |
J’arrive à Derong, quasiment au Yunnan, et le Tibet est juste à coté. Nous sommes au carrefour des 3 provinces (Sichuan, Yunnan et « province » du Tibet ?). Il y a vachement de monde dans le bled, route bloquée en fait : glissement de terrain en plein dans le village ! J’aperçois alors des touristes en convoi de 4*4, mes premiers depuis Lhassa. Je passe la zone à pied et retrouve des véhicules plus loin. Je finis de nuit avec un camion et arrive à Changolila, sur la route 214. C’est tout gagné pour la suite, le plus dur est passé (450 bornes dans la campagne aujourd’hui). |
J’abrège pour la suite, celà va se faire en un jour et une matinée. Passage par Dali et je découvre que cette région est assez connue : de Kunming, les touristes vont à Dali, 300-350 kms. De mon cote, je galère à traverser la ville à pied et à trouver la bonne route pour en sortir. Mais je suis très fier d’y arriver car c'est toujours compliqué de comprendre les chinois. J’ai failli péter un boulon plusieurs fois. C’est sûr, quand je fais signe que je vais à Kunming à pied, (le stop ca ne parle pas), on me dirige illico vers la gare routière. |
Dali-Kunming avec l’autoroute, les doigts dans le nez. Sinon, attention le nombre affolant de bus qui circulent. Ok, grosse étape achevée : je suis arrivé à Kunming, plein centre ville, en 5 jours et des poussières avec quasiment 3000 kms de parcourus en stop, depuis Lhassa. |
Entre le Sichuan et le Yunnan