Route 318 pour les premiers jours, plein est. Un camion d’entrée et c’est parti pour plus de 400 kms, excellent. En plus, le gars est à vide donc on trace. Gros soleil, campagne magnifique et voila que je découvre les pèlerins qui se dirigent vers Lhassa, à pied et allongés sur le sol pour prier ! Je ne sais pas combien de temps ils mettent, cela dépend d’ou ils viennent, mais j’en verrai encore à une distance de quasi 1000 kms, respect. Une carriole suit avec du matériel, pour manger, pour dormir je pense. Mais quel image de voir ces tibétains sur le bord de l’asphalte, avec les camions qui passent vite ou les chinois qui voyagent par la : gros contraste. |
Et des cyclistes qui se dirigent vers Lhassa également, des touristes quoi, mais pas un européen ou autre, que des chinois, venant de Chengdu par exemple. Cela se fait beaucoup, style sur un mois de vacances. Les chinois arrivent à vélo pour « Lhassa muséum », pendant que les pèlerins avancent en priant pour leur lieu sacré. Sportif dans les 2 cas, mais loisir pour l’un, étape de la vie pour l’autre. |
J’arrive à Nyingchi le soir, où je pensais arriver à vélo par la route du Brahmaputra. L’Inde n’est vraiment pas loin et j’espère d’ailleurs ne pas tomber sur un contrôle qui me dirait de faire demi-tour, car sinon c’est la memerde. Mais il n’en sera jamais question sur toute la route, parfait. Une tibétaine, très gentille, m’invite chez elle le soir, pour manger et dormir. Ah que cela fait du bien de tomber sur des tibétains qui t’invitent. Je suis super content, cool ! |
Le lendemain, après quelques voitures qui m’avancent, je tope le lift de l’année : Liv Yu Dan et Li Kaifeng, 2 chinois qui rentrent sur Chengdu. Cool car ils me gardent avec eux et je suis l'invité, sympa quoi. Nous allons passer 2 jours ensemble, sur une distance de plus de 1000 kms, jusqu'à ce que nos routes se séparent. Et sympa car je vais aussi conduire, ca fait du bien car je commençais à oublier comment cela marchait. |
De même que du coté du Brahmaputra, la région est trés verte, et c’est encore plus impressionnant de ce coté : la route-piste passe au dessus de grosses rivières marrons et nous trouvons tout un enchevêtrement de collines-montagnes envahies de végétation. Nous sommes même une fois dans un véritable canyon avant de remonter sur un col et de passer dans une autre vallée. Nous roulons beaucoup beaucoup, sans trop s’arrêter et juste le temps d’en prendre plein la vue. La piste est des fois bien perchée et attention à ne pas faire trop d'écarts. |
Deuxième jour, nous traversons le fleuve Lancang Jiang, qui devient le Mékong plus au sud. Je me suis tâté pour jeter une bouteille pour la retrouver entre le Laos et la Thaïlande ou bien au sud du Vietnam. Cette même matinée est difficile car j’ai un sentiment de passer trop vite, de traverser des villages tibétains ou les gens semblent trop gentils, et tout ca dans un cocon chinois qui file à toute allure. De temps en temps, les gars s’arrêtent pour filer 3 bonbons à un gamin : c’est leur seul rapport avec la population locale tibétaine. |
Plus de 1300 kms depuis Lhassa et nous sortons du Tibet. Il y a un genre de poste mais aucun contrôle pour nous, et pas un depuis le début d’ailleurs. Ce serait à tester dans l’autre sens. Nous entrons donc dans la province du Sichuan, avec Chengdu pour capitale provinciale. De mon coté, je cherche à entrer au Yunnan, province plus au sud, avec Kunmimg pour capitale. En fin de journée, nous traversons une grande plaine d’altitude avec des milliers de bêtes, moutons, yaks et chevaux. Les gens vivent ici en tente, ce sont des tibétains principalement. Le décor est magnifique et cela marque la fin de mon « trip Tibet ». Les hauts plateaux à 4000m et désertiques sont déjà loin, mais nous sommes encore au dessus de 3000m dans la région, avec un climat bien différent. |
Les gars me déposent à Litang, première petite ville du Sichuan. De la, des routes secondaires filent au sud vers le Yunnan. En fait, il existe une route, la 214, qui entre directement au Yunnan, depuis le Tibet, en longeant le Lancang Jiang (Mékong). Nous avons passé cette intersection en milieu de journée mais les locaux disaient que la route était à moitié bloquée, d’où le détour que je suis en train de faire. Vu les petits glissements de terrain que nous avons rencontrés, toute la pluie qui est tombée récemment et mon expérience de la route, je ne prends pas le risque de faire au plus court par la 214. Par ailleurs, j’espère que l’itinéraire qu’on m’a conseillé est OK. |
Sortie du Tibet