Départ d'Almaty, de retour sur la route, le pouce qui se relève, en avant la musique ! Pas évident de quitter le coin mais il faut bien continuer le chemin, surtout que je n'ai plus que 2 jours de visa kazakh. Et je dois quand même dire que cela fait du bien de se retrouver a hitchhiker sur le bas-coté, je kiffe sans aucun doute.

Passage de frontière au 2eme jour, nickel, dans une vallée toute blanche ou il n'y a quasi personne. Nous sommes dans la vallée de Qarqara et ce n'est pas la du tout que se fait le trafic entre le Kazakhstan et le Kirghizstan. Il y a une grosse frontière bien plus a l'ouest qui arrive direct sur Bishkek, la capitale kirghize. Ici, nous sommes a l'est du lac Issykkul.



Bon, je trace a pied sur la route, je n'ai pas envie pas d'attendre au poste. Il faut toujours aller voir ce qu'il se passe devant ! Des chevaux au loin, une ferme, une petite rivière, et la piste qui trace tout droit dans la vallée. Je croise 3 soldats en train de rejoindre le poste et 2 Kamazs (les gros camions russes). Gros soleil, j'ai mal aux yeux, je bouffe des bonbons, sympa tout ca.

Et yes, voila une jeep qui arrive. J'embarque, direction Karakul, 100kms, sur les bords du grand lac Issykul, 1800m d'altitude. Un type est à l'arrière avec moi, Shakat, assez relou, surtout avec la vodka dans le nez. Mais je vais m'y mettre aussi, pas le choix, et je finis dans sa famille tard le soir, après une route ponctuée de nouvelles rencontres et de nouveaux visages.


Première grosse soirée avec des kirghizes qui aiment danser, et qui sont très accueillants. 3 femmes, 3 maris, 3 gosses et Morisse, la soirée est magique. Je reste le lendemain avec eux tous. Dans une vieille Lada toute pourrie, nous partons en ballade : à donf sur les bords du lac, s'arrêter pour danser sur des eaux gelées au son du poste de la bagnole, bouteilles de vodka, un peu de pain, sources d'eau chaude, c'est énorme.

Le plan pour la suite est de faire route vers Naryn et d'essayer de traverser le centre du pays par un petit itinéraire, pour rejoindre Osh. La rive sud du lac, une nuit à Balykchy ou le vent souffle grave, une journée en camion avec un col à plus de 3000m, petit plateau montagneux avec grandes montagnes, et j'arrive à Naryn de nuit. Ambiance un peu chelou, je dors avec un jeune, à coté de la salle Internet qu'il gère.



Les jours à venir sont plutôt merdiques. Je fais 80 bornes plein ouest, village d'Aktal, puis je ne parviens plus à avancer : peu de circulation et je n'arrive pas non plus à savoir si le col est ouvert plus loin, pour retomber sur la vallée du Fergana, ou se trouve Osh. Un peu galère, des rencontres moyennes, trop de vodka, grosse fatigue... et mon visa kirghize qui se termine déjà demain.

Plan de secours : il y a un petit van qui file sur Bishkek, genre mini-bus, je n'hésite pas à embarquer. Toute la route se fait de nuit et nous arrivons à la capitale au petit matin, il doit faire -10 degrés. Je voulais éviter de passer par la, d'ou mon idée de la route au centre du pays, mais je n'ai plus trop le choix.

Remarque : dans le village d'Aktal, je suis tombe pour la première fois sur des personnes qui ne parlent pas russe, seulement kirghize. Ce sont des régions plutôt isolées, très campagnardes et la vie est à l'ancienne. Troupeaux de moutons, vaches, chevaux (il y a même quelques dromadaires), travaux des champs et basta.


Bishkek, environ 1,1 Million d'habitants, pour 5 Millions de personnes dans le pays. Je suis hébergé pas des journalistes français, j'ai obtenu un nouveau visa dans la journée, tout va bien. Il y a de belles montagnes dans les environs, je prévois d'y faire un tour, surtout que le week-end s'en vient,.. et après, au taquet pour le Tadjikistan !

Donc petit trip montagne sur 3 jours dans le canyon d'Ala-Archa, il fait très beau, j'ai la caisse (la patate quoi) : je me refais une grosse santé et cela fait du bien. Enorme journée de marche pour aller trouver des glaciers, je suis tout seul, tout seul, juste avec les traces d'un léopard des neiges (forte probabilité et je ne suis d'ailleurs pas très tranquille). Un peu de ski des années 60 dans une mini station, il n’y a que moi. Le gars me met en route le moteur pour que je puisse monter avec le câble. Bref, que du bon temps.



D'Almaty a Bishkek