Nous sommes dans une ville assez mythique, au carrefour des routes de la Soie et au grand rendez-vous du plus grand marché d’Asie centrale, enfin autrefois. La soie venant d’Asie était acheminée vers l’Orient par des voies que nous empruntons maintenant comme si de rien n’était. Bref, nous sommes déposés au niveau du marché aux animaux du dimanche, ……. mais aujourd’hui c’est mardi.

Au delà des bazars ouighours, des rues super animées et de toute cette ambiance genre Maghreb, se dressent de grands bâtiments chinois, des avenues toutes propres, plein de trucs modernes et une statue de Mao géante. Des boutiques de téléphones portables, et partout des chinois, mais au milieu d’une population très variée. Fini le cyrillique, maintenant je suis largué complet. C’est d’ailleurs ce qui intéresse Yohan , filmer comment je vais évoluer dans ce nouveau monde



Avant de partir vers le Tibet (Xizang), nous prenons quelques jours sur la route du Karakorum. Cette fameuse route relie Kashgar à Islamabad au Pakistan, en passant par le col - frontière de Khunjerab à 4800m. « Khunjerab » signifie « vallée du sang », en rapport aux attaques portées sur les caravanes de la route de la Soie autrefois. Cette route est connue pour être magnifique, surtout du coté pakistanais où on s’enfonce dans de superbes vallées, avec des glaciers qui descendent des sommets à plus de 6-7000m.


De notre coté, nous n’allons pas au Pakistan, mais seulement à 200 kms, jusqu’au petit lac de Karakul. Ce dernier, aux environs de 3500m d’altitude, se trouve entre les massifs du Kongur, 7719m et du Muztagata, 7546m. Malheureusement pour nous, nous n’apercevrons ces sommets que très rapidement, dans les nuages le reste du temps, mais cela restera magique d’avoir été là-bas.


Nous arrivons à Karakul avec un camion et une voiture de commerçants pakistanais. La route, plutôt neuve, est magnifique : montagnes rocailleuses et vallées étroites qui débouchent de partout, glaciers qui descendent des sommets (au moins 13 arrivent du Kongur), dunes de sable. Les cours d’eau sont canalises avec des digues pour éviter les crues. Respect pour les ouvriers qui ont construit la route dans ce terrain accidenté. Nous sommes déposés au lac à la tombée de la nuit.



Nous trouvons un camp de yourtes où vivent des kirghizes avec leurs troupeaux de yaks. Ces gens vivent aussi du tourisme, de gens comme nous qui débarquent. Ils proposent repas et hébergement. Même s’ils sont très gentils, l’ambiance est un peu chelou et on ne cerne pas exactement le fonctionnement de la zone. En journée, ils proposent des tours à cheval et en chameau. D’ailleurs, nous voyons des bus débarquer, des américains bofs sont là pour plusieurs jours. Nous resterons à l’écart de tout cela et observerons de loin. Je trouve un contraste énorme par rapport au fait que nous sommes aux portes du Pakistan.



Apres 2 nuits sur place, nous rentrons sur Kashgar en 2 coups de camion. Nous partons pour de bon pour le Tibet, après avoir trouvé une cartouche de gaz (pour le réchaud je précise) dans un hôtel de voyageurs où on nous autorisera à dormir dans la cour (les hôtels ont souvent du matos du style, cartouche de type MSR en l’occurrence). Le plan est d’entrer au Tibet par la route d’Ali, et ça sera une surprise car nous ne savons rien de la faisabilité : état de la route, circulation, postes de contrôle ?



Kashgar et Karakul, sur la route du Karakorum