Nous quittons Bishkek le 4 juillet pour une première petite étape proche : village de Chaldovar où je suis très ami avec une famille originaire du Caucase. Nous y restons 2 nuits, Yohan filme nos virés nocturnes en Kamaz (rappel : camion russe, et que nous trouvons en quantité en Asie centrale), la vie à la maison et bien sur mon aisance avec la langue russe, haha. Le 6 juillet, nous partons en stop pour de bon et commencent alors les séquences où j’essaie de nous avoir un lift. Un camion s’arrête, je discute le coup, ce n’est pas bon… et tout ça est filmé. L’idée est de montrer du naturel, donc aucune mise en scène, c’est du gros live et nous apprendrons à gérer cela au fur et à mesure, car ce n’est pas si facile. |
Direction Osh, un fourgon Mercedes nous embarque en milieu d’après-midi, nous payons un peu. Déposés à l’abri d’une station service à 3H du mat’, il pleut des cordes. Sary-Tash est la prochaine étape, vers le col d’Irkechtam, frontière avec la Chine. 3 Zils (camion qui ressemble à un gros tacot) nous avancent, dont un avec des jeunes de 16 ans au volant et qui savent bricoler le moteur depuis plusieurs années déjà. Bled de Gulcho ou nous attendons plusieurs heures car pas grand monde qui passe, les gens sont tous un peu bourres ici et c’est un peu relou. Je m’attendais presque à recevoir une horloge sur la cabine par un mec qui me prenait la tête |
Tolik et Alik, dans un Kamaz, nous prennent juste avant la nuit. Passage d’un col au dessus de 3000m et descente sur Sary-Tash. Nous plantons la tente à 1H du mat’, après que les gars nous aient laissé une pastèque et une lipiochka (pain local). Et on se pèle un peu les fesses ici tabarnak. |
Réveil sur une pelouse toute verte avec des vaches autour. Des gamins viennent nous rendre visite par curiosité, les échanges de regards sont supers. Nous voici donc à Sary-Tash où je suis passé en mars dernier. J’avais dormi plus loin dans un bunker enfoui sous la neige, avec un shérif à moitie bourré, c’était quelque chose. Le climat a changé, c’était l’hiver, aujourd’hui nous sommes en été. La chaîne montagneuse des Pamirs est en face de nous. C’est un super spectacle pour mon petit frère qui découvre la région. Le pic Lénine, 7134m, peine à se montrer dans le fond mais il nous semble l’apercevoir, en tous cas le massif. |
Belle séquence sur la route ou j’arrête un Kamaz (quand je parle de « séquence », cela veut dire pour le film). Et nous filons alors plein est, vers la frontière chinoise. Haute vallée de l’Alay, pleine de yourtes, de troupeaux et de mecs à cheval, le paysage est grandiose. Arrêt à une yourte avec 2 Kamazs pour manger du bon pain et boire du koumis (lait de jument fermentée… euh fermenté, ce n’est pas la jument qui est fermentée…). Nous continuons, la piste passe par des pentes un peu au hasard, où ça passe le mieux. Nous arrivons enfin à Irkechtam et c’est tout du neuf pour moi |
Frontière d’Irkechtam, ouah c’est la zone : des caravanes rouillées, des carcasses de véhicules, plein de camions et des kirghizes qui vivent ici. Nous sommes dimanche et zut, c’est fermé le week-end. Nous dépensons nos derniers Soms kirghizes pour manger et faire quelques provisions et nous revenons en arrière pour passer la nuit près du cours d’eau. |
Lendemain matin, passage de frontière ou nous rencontrons quelques voyageurs en bus. Et il y a eu grosse pression avec la camera sur ce coup là. Yohan essaie de filmer au maximum, et par exemple moi qui tend mon passeport à un policier, ça le fait d’avoir cette image. Alors on y arrive un peu, avec Yohan l’air de rien et quand il y a du bordel avec les camions qui passent, c’est ok. Sauf que plus loin, on se fait capter, Yohan arrête tout vite. Le mec veut voir, je le tchatche un maximum pour laisser le temps à mon frangin de reculer bien en arrière sur la cassette. Bref, moment tendu mais ce sera bon, le gars est tombé sur des séquences où je marche entre des camions…. ça passe et illico on range tout le matos, patcho !! |
Nous quittons le Kirghizstan, exactement 6 mois après que je sois arrivé au Kazakhstan. Quelques kilomètres de no man’s land où des camions font juste la navette entre les 2 postes, donc chargés à bloc. Ici, un Kamaz avec une remorque transporte plus de 100 tonnes de marchandises, en première vitesse (pour info, un Poids Lourd en Europe ne doit pas dépasser 40 tonnes tout compris). Le poste chinois est en vue, mais c’est l’heure du déjeuner, nous attendons 2 heures. |
Sortie du Kirghizstan