Il fait super beau, assez chaud et ils st tous noirs ici !!!!
Je suis resté 3 jours et 4 nuits à St Louis, j’étais vraiment chez des gars supers, j’ai profité de la plage au taquet, le vrai bonheur !
Après j’ai fait ma route vers Dakar où j’ai passé 2 jours dans un bordel fou, à tirer un maximum d’infos au port de Dakar, ainsi qu’au club de voile... çà va être dur de monter en tant que clandestin dans un bateau..... à destination du Brésil, je réfléchis donc à mon histoire..
J’ai encore été hébergé chez des gens dans la banlieue de Dakar, qui est une ville bondée de monde et qu’il faut avoir au physique !!! Ensuite 2 jours encore à la plage, à Saly, coin touristique, mais j’ai bien géré le logement, dans des boutiques en bord de plage, des vrais vacances, je me pose, c’est énorme. Hier soir çà commençait à sentir le bordel, et les magouilles un peu partout. Je me suis cassé, j’ai dormi avec des gardiens d’une résidence, j’ai quitté ce matin à 6H.
Là je suis en route pour la Gambie, il fait un soleil de malade, j’ai du cambouis plein mon sac et mes fringues, mais je suis motivé comme jamais !!!
Apres un coca, une heure d’Internet et 4 litres d’eau, je vais repartir dans les transports hard, pour voir du pays.
Ce soir je devrais être à la plage !!!!
Demain je bronze.
Ensuite on verra, dans une semaine je voudrais être à Bamako.
Adrien
Bonjour,
je suis à Bamako, au Mali, arrivé en début d’après midi...
Mercredi dernier, le 10/12, j’étais à Kaolak et faisais route pour la Gambie. Le soir même je débarque à Toubakouta, 20 kms avant la frontière, je rencontre une troupe de musique et danse sénégalaises, je passe la soirée avec eux, assiste à leur représentation dans un hôtel, côté artiste, que du bonheur...
Le lendemain je décide d’abandonner mon projet de partir pour la Gambie, surtout qu’un pêcheur me propose de venir passer 2 ou 3 jours avec lui sur une île quasi déserte.... Nous sommes aux abords du Siné Saloum Delta, bras de mer formant un magnifique delta dans la région, parsemé de multiples îles et d’une végétation plus que luxuriante !!
Je pars alors en pirogue pour 2 jours sur une île, avec quelques pêcheurs et du poisson.... C’est indescriptible comme c’est magnifique, je rêve un peu.... Quand le soir je suis sur le petit ponton, que la nuit est noire, le ciel étoilé, que la marée est haute et la mer d’un calme plat, l’ambiance est plus que saisissante !!!!! Juste les dernières braises éclairent le visage des sénégalais en train de servir le thé, et au loin la lumière d’une pirogue montre que des pêcheurs travaillent de nuit...
Le dimanche, après le Siné Saloum, je pars pour Tambacounda !!! Et là, le paysage de brousse commence... J’opte ensuite pour ne pas passer par le chemin classique de Kidira et Kayes pour rejoindre Bamako, mais je tente par le parc national du Niokolo Koba, direction Kedougou, puis Kéniéba, au Mali....
Ca va être parfois difficile de trouver des véhicules, c’est la brousse profonde.. Je vais mettre 5 jours pour arriver ici, à Bamako. J’ai fait mon chemin avec des producteurs de coton de Saraya à Moussala, la frontière, et quelle frontière, j’ai pas été embêté ici...
Ensuite je traverse la rivière Falémé en pirogue (c’est pas encore la saison pour passer en véhicule), marche 3 kms en brousse, passe la nuit dans un mini village au milieu de la pampa, et continue le lendemain en moto pour Kéniéba !!!!
Après cela va être plus dur, multiples crevaisons, pneus éclatés, longs moments d’attente sur les pistes... Mais cet itinéraire là, vaut vraiment le coup !!!!! Le passage au petit matin à Manantali est extra, des petits feus allumés et tout le monde se réchauffe, boit du café, et mange la bouillie de mil !!!!!
Et oui, la nuit, il fait quand même assez frais, la journée il fait très bon.
Bamako est super, les gens sont très très sympas ici... Je vais sortir de la ville ce soir, dormir je ne sais pas encore où, et faire route pour Mopti peut- être..
Voilà, 5 semaines de voyage déjà, toujours pas d’hôtels ou de campements, et encore plein de forces pour la suite !!!!!!!!!
A très bientôt..
Et il ne m’est pas toujours facile de répondre, vu Internet ici, mais je me régale en lisant les nouvelles de France et d’ailleurs, merci.
Wapatcho, c’était Morisse, et je me la joue guerrier avec ma barbe et mes fringues pleines de poussière !!!!!
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Extrait carnet de route du Mali :
le mardi 23 décembre, de Douentza à Tombouctou
Je prends une bonne douche le matin puis, c’est la préparation du pick-up Isuzu, double cabine, et rendez-vous avec l’autre 4*4 du génie militaire. 8h, je suis derrière avec les filles, dans la benne, il fait frais, nous partons. Au début, nous roulons au bas de montagnes, c’est magnifique, puis nous entrons dans un paysage plus désertique.
La piste entre Douentza et Bambara, environ à mi-chemin entre Douentza et Tombouctou, est déjà traitée, elle est faite avec un mélange de gravats qui correspondrait au 0-20 en France, bien compacté. Certes, il y a des trous et des bosses mais la piste est dure et les véhicules roulent bien dessus. La piste entre Bambara et Korioumé, juste après le fleuve Niger et 20 kilomètres avant Tombouctou, n’est pas encore finie, elle est bien signalisée mais elle reste trop sableuse, ça secoue beaucoup plus.
En ce début de saison sèche, il n’y a pas beaucoup d’eau mais, en saison humide, la piste est souvent traversée par des petits cours d’eau, d’où l’existence de radiers sur la piste, des dalles de béton qui permettent à l’eau de passer au travers de la piste sans l’abîmer.
Sur la matinée, nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour que les gars discutent de l’arrangement de certains radiers. Les bas cotés peuvent avoir besoin d’être modifiés pour que l’eau soit bien dirigée vers ces passages. Cela correspond à mon domaine d’étude, hydraulique et travaux publics, c’est intéressant. Des ouvriers sont en train de bosser sur un radier, ils préparent le coffrage. Quand un chef militaire est là, il y a « garde à vous » général puis « repos ». Je demande l’autorisation de prendre une photo, négatif, je n’insiste pas.
Vers midi, nous sommes à Bambara. Je mange avec les militaires, les filles doivent manger autre part. Nous sommes autour d’un énorme plat de riz avec de la sauce d’arachide, je me crame les doigts. Sur la fin, je me retrouve tout seul à finir, j’avais bien faim c’est certain.
Nous n’allons quasiment plus nous arrêter pour le reste de la piste jusqu’à Tombouctou. Les filles sont rentrées dans la double cabine, pourtant, pour leur confort, j’avais bien fait le gentleman en prêtant ma couverture de survie à Adama et le matelas à la charmante Mariam. Sans vouloir me la péter, je pense que je lui plais aussi, Adama doit me kiffer également.
La piste devient plus difficile et c’est avec un militaire que je me trouve derrière. Ca secoue, le chauffeur envoie méchamment la sauce, c’est le top. Le chèche me couvre la figure mais je bouffe quand même au taquet de sable, je cligne des yeux pour éviter les grains de poussière, le soleil chauffe. A 2 ou 3 reprises, je me suis vu passer à l’extérieur de la benne. Lorsque les mauvais reliefs de la piste sont vus au dernier moment, cela fait mal, les sacs de grain, les sacs, pourtant bien accrochés, et nous-même volons de plusieurs dizaines de centimètres. Lorsque je suis debout, entièrement ou à moitié, et bien cramponné, je me fais les bras et les paumes des mains, pour sûr, la piste n’est pas reposante. Un gros bond vers l’avant, après m’avoir fait peur, me lance dans une euphorie de malade.
30 kilomètres avant Korioumé, se trouve le dépôt avec tous les engins de chantier, mon compagnon militaire et l’autre 4*4 restent ici. A présent, je suis seul à l’arrière du pick-up. Il commence à y avoir beaucoup d’eau de part et d’autres de la piste, le paysage est super puis, la piste s’isole au milieu de ces morceaux de fleuve. Nous roulons bien vite sur ce bras de terre jusqu’au moment où il s’arrête pour de bon : le fleuve Niger. Un bac fait passer les véhicules, plusieurs voitures sont déjà là, ainsi qu’un important convoi militaire venant de Gao. Il y a ambiance, en m’éloignant, je pique une photo.
Nous embarquons avec le convoi, c’est énorme. 45 minutes après, nous arrivons au tout petit port de Korioumé, tous remontent dans leurs véhicules et c’est reparti. La route est maintenant goudronnée, sur le bas-côté, les arbres se reflètent dans l’eau avec une lumière magnifique. J’essaie de prendre une photo, je ne la prends pas au bon moment, tant pis, mais ça va trop vite et je dois penser à rester bien accroché.
Voilà que nous passons sous la porte de Tombouctou, il est 16h. Cela me fait quelque chose au cœur, je suis presque ému, j’entre dans la ville mythique, dite aux portes du désert. J’ai souvent entendu mes parents parler de cette ville, comme une destination qui eu été difficile d’accès et qui représente beaucoup de choses. J’y suis, spéciale dédicace à papa.
Nous pénétrons dans une enceinte où se trouve une maison de rois. La femme de Zoumana, les 2 frères de Mariam et d’autres gosses sont là. Je suis au sein de la « Direction Régionale des Travaux publics de Tombouctou ». Je suis invité à rester et à me sentir chez moi. Avant de manger avec toute la famille, je me lave et notamment avec de l’eau chaude. La grosse salade aux bananes grillées, au riz et pleine de sauce est trop bonne. Je rigole avec les gosses, je délire bien avec les filles, c’est cool. L’état dans lequel je me trouve est reposant mais je sens bien la fatigue de la journée.
Je fais un tour rapide en ville avec les gamins, les rues sont pleines de sable, toutes les maisons sont en terre, ça a l’air énorme. Le soir, les filles partent à la foire de l’autre côté de la route, c’est un grand marché sur le stade où tout ne se vend pas trop cher. Je ne peux pas y aller, tellement je suis KO, je m’installe dans un des lits de la chambre des 2 frères, sous une moustiquaire, je m’endors. Après coup, je me dirai que je suis vraiment trop con, il fallait y aller, « Morisse t’es un boulet ». Mais zut, ma relation avec Adama et Mariam me travaille, je n’arrive pas à savoir si je suis simplement vu comme un type qui reste là pour son passage ou s’il y a plus que cela. Ce n’est pas évident à cerner le truc mais j’ai quand même fait ma merde.
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